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Nourrir Paris

Nourrir Paris : Vers un système alimentaire résilient et durable

Cahier des Enjeux par LGA

« Autour de lui, le soleil enflammait les légumes. […] Les cœurs élargis des salades brûlaient, la gamme du vert éclatait en vigueurs superbes, les carottes saignaient, les navets devenaient incandescents, dans ce brasier triomphal. A sa gauche, des tombereaux de choux s’éboulaient encore. […] Aveuglé, noyé, les oreilles sonnantes, l’estomac écrasé par tout ce qu’il avait vu, devinant de nouvelles et incessantes profondeurs de nourriture, il demanda grâce, et une douleur folle le prit, de mourir ainsi de faim, dans Paris gorgé, dans ce réveil fulgurant des Halles. »

Deux siècles après l’hommage rendu par Émile Zola à l’insatiable appétit du Ventre de Paris, nos manières de produire, transformer, transporter et consommer notre nourriture n’ont plus grand-chose à voir avec celles de l’époque. Les Halles, alors approvisionnées par barges et charrettes depuis les plaines fertiles voisines, ont laissé place à la plus grande gare souterraine d’Europe. Le Marché d’Intérêt National de Rungis et les enseignes de la grande distribution – où sont aujourd’hui réalisés 90% des achats alimentaires – sont ravitaillés en flux tendus grâce à un réseau routier qui draine chaque jour, depuis le territoire national et l’étranger, 8 millions de repas vers l’agglomération parisienne. La ceinture maraîchère n’existe plus que sur les daguerréotypes d’époque ; et les agriculteurs, qui constituaient la majorité de la population du Bassin Parisien, ont presque disparus dans une mégalopole dépassant les 10 millions d’habitants.

Comment assurer la sécurité alimentaire d’une ville comme Paris dans un contexte écologique, climatique et économique plus tendu que jamais ? C’est la question que notre association s’est posée à la demande de la ville de Paris. Voici notre réponse détaillée !

Les Halles Leon Augustin Lhermitte
Illustration : Les Halles, Augustin l'Hermitte, 1895.