De la poésie et du Trumpisme
humeur de février 2019
Bonjour à toutes et à tous !
Si février n’était pas si court, vous auriez reçu cette lettre en temps et en heure. Laissons-là ces considérations de l’instant, et effectuons un bref et rafraîchissant plongeon dans le passé.
Juillet 1816, au bord du lac Léman
Lord Byron, illustre poète romantique, n’était probablement pas d’humeur à badiner lorsqu’il a écrit, entre la poire et le fromage :
« La face des hommes prenait un aspect étranger à la terre.
Les uns, étendus sur le sol, cachaient leurs yeux et pleuraient. […]
Les autres enfin couraient ça et là, alimentaient les bûchers funèbres
Et regardaient avec une folle inquiétude le ciel monotone
Étendu comme un drap mortuaire sur le cadavre du monde. »
Quelle mouche l’avait piqué ? C’est vrai que la météo était pourrie. À tel point que le lac débordait et inondait Genêve. Mais de là à s’appitoyer sur le sort de l’humanité…!
Voici la véritable cause des tracas de Byron : à l’éruption du Tambora de 1815 a succédé une véritable année sans été. Un soubresaut climatique au bilan coquet : crises agricoles, famines, deux cent mille morts dans le monde et de jolis couchers de soleil.
Deux siècles plus tard
Pendant qu’on se cherche des excuses, nos agriculteurs font face à une année sans… hiver ! Bon, d’accord, pas partout : certains ne diraient pas non à un petit coup de pouce carboné.
Tout ça pour dire qu’y a plus d’saisons, et qu’il va bien falloir adapter nos systèmes agricoles. À en juger par le souffle du changement qui anime le Salon, les calendes sont propices aux semailles. Mais que planter pour ne pas mourir de faim ?